Une fin de journée de novembre, à la lisière d’une commune française comme tant d’autres. C’est dimanche, le lieu est désert.
Le temps passe, les saisons changent, le panorama aussi. Des nappes de bitume se déroulent sur le champ en friche. Des rosiers et autres graminées fleurissent le long des voies désertes. Des réverbères Belle-époque aussi. Le décor est planté.
Mes passages s’enchaînent, à intervalle plus ou moins réguliers, il est nécessaire pour moi de continuer à rendre compte de l’évolution de ce lieu.
Des empilements de parpaings s’élèvent entre les monticules de terre grasse. Au fond des trous les dalles durcissent. Rapidement, la première maison se dresse sur ses fondations. Puis tout s’enchaîne, d’autres sortent de terre, à chacune sa variation teinte d’un enduit, couleur d’un volet ou nombre de fenêtres...
Bientôt, les premiers habitants apparaîtront. Les enfants fleuriront dans les rues.
La vie se fraie toujours un chemin.

J’ai assisté à la naissance d’un morceau de ville du XXIème siècle.

Pas celle de l’An 2000, avec ses gratte-ciels de verre et d’acier, mais celle qui ne dit pas son nom et qui apparaît, discrètement, à la lisière d’une commune française comme tant d’autres, une fin de journée de novembre…